Papier d'Arménie

Papier d'Arménie

Le Papier d’Arménie est avant tout une histoire d'un voyage. Celui d'Auguste Ponsot, pharmacien à Montrouge, qui partit à la découverte de l'Arménie à la fin du XIXème siècle. Là-bas, il remarque que les habitants parfument et désinfectent leurs maisons en faisant brûler du Benjoin (une résine originaire d'Indochine qui provient de diverses plantes). Séduit par cette pratique traditionnelle, il décide d'importer ce produit en France.

Avec son associé, Henri Rivier, il se met au travail. Rapidement ce dernier découvre qu'en faisant dissoudre le benjoin dans de l'alcool à 90° on obtient une odeur persistante. Par curiosité il ajoute du parfum, ce qui créa un mélange aromatique agréable et tenace. Sans le savoir les deux inventeurs sont à deux pas de ce qui deviendra le célèbre Papier d'Arménie ! Il ne reste qu'à trouver un support... Ce sera le papier buvard, qui absorbe le mélange tout en conservant l'odeur originelle du Benjoin et se consume lentement sans faire de flamme. Ainsi naquit le plus vieux parfum d'ambiance du monde.

Sa fabrication est digne de celle d'un produit de luxe. Imagineriez-vous que 6 mois et pas moins de 12 étapes de production sont nécessaires pour obtenir le célèbre petit carnet ? Tout commence avec le Styrax officinal : la meilleure résine de benjoin, celle que sécrète l'aliboufier, un arbre du Laos. Elle est livrée sous forme de « larmes ». Selon un rituel immuable, la résine de benjoin est dissoute dans l'alcool pendant plusieurs semaines. Puis sont ajoutés des extraits de parfums. Cette solution dont la composition reste secrète vient imprégner un papier spécial de type buvard. L'opération est réalisée manuellement, feuille après feuille.

Une équipe de 10 personnes exerçant 3 métiers différents traite avec amour la fabrication du petit carnet. Durant ce long parcours, il sera passé sous le contrôle minutieux d'un responsable du laboratoire et dans 6 mains différentes dont certaines comptent jusqu'à 30 ans de maison. 

Aujourd'hui l'entreprise familiale, toujours située à Montrouge, est dirigée par l'arrière-petite-fille d'Henri Rivier. Le savoir-faire unique qui fait le succès de Papier d’Arménie y est scrupuleusement respecté !